Le sujet du concours de cette année, original et novateur, nous propose de travailler sur un aspect méconnu de la Déportation : les productions littéraires et artistiques. Difficile de prime abord. Passionnant si l on y regarde de plus près.

En effet ce type de sujet permet d ouvrir largement les horizons habituels de travail avec nos élèves. Souvenons-nous que, pendant longtemps, les écrits des poilus passaient pour de simples anecdotes. Ils sont aujourd hui une source formidable ouvrant le champ à des recherches du plus grand intérêt. Il en est de même avec les écrits et productions artistiques issus de la Déportation. Ce vaste ensemble documentaire peut être perçu aujourd hui comme un nouveau champ d études passionnantes et y plonger les adolescents des élèves des collèges et des lycées va certainement révéler de belles petites aventures.

Nous pouvons ainsi traiter le sujet d une manière classique, c est-à-dire "  historienne " en relevant dans les productions littéraires et artistiques ce qui peut faire Suvre de témoignage au sens que l historien donne à ce mot. Il sera possible alors pour les élèves de mettre en parallèle ce que l on sait des camps, de leur organisation, de leurs conséquences avec ce que l on peut voir ou lire dans les productions. Il s agira, si l on veut, de construire une synthèse entre recherches documentaires et analyses d images ou de textes.

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Mais il est possible aussi d aborder le thème d une manière complètement novatrice. Ce type de sujet s adresse tout autant à des professeurs de Lettres, d Arts plastiques ou de Philosophie. Récits, poèmes, dessins, aquarelles issus de la Déportation ont souvent une réelle valeur artistique : elles sont des cris lancés aux hommes. Dessinés, écrits au plus fort de la souffrance, ces productions relèvent d une expérience des limites. Situées dans ces extrêmes, elles portent aussi en elles les poids énormes de la révolte contre l injustice majeure, de la compassion à l égard des hommes, de la dignité bafouée. Autant d éléments auxquels les adolescents de nos collèges et lycées sont très sensibles et à propos desquels ils peuvent s exprimer avec force et justesse. Simplement, faisons-leur confiance.

Plus concrètement, il est possible d envisager des productions d élèves aux confins du travail de mise en exposition. Textes et dessins peuvent trouver en écho des analyses littéraires ou d images ( selon le sens des Arts plastiques ). La mise en page elle-même peut permettre de belles réalisations : calque ou transparent avec un texte écrit en couleur posé sur fond blanc avec un dessin réalisé à l intérieur d un camp. Beaucoup de pistes peuvent être ouvertes !

La bibliographie la plus complète :

Il faut signaler, avant toute chose, la parution et la diffusion dans les établissements scolaires du journal " le patriote résistant" de la FNDIRP qui traite d une façon très intéressante le thème du concours et présente une bibliographie très complète. Il s agit du supplément an numéro 746 de décembre 2001. Il est distribué gratuitement dans tous les établissements - demandez-le à vos documentalistes.

Nous trouvons dans ce journal la bibliographie de référence. Les ouvrages y sont classés par thèmes : études générales, oeuvres littéraires, poésie, arts plastiques, musique, photographie. Elle présente notamment une très précieuse liste pour " comprendre et interpréter l art issu des camps ".

J insisterai seulement sur 2 ouvrages :

" Paroles de déportés " ( poèmes choisis par Yves Ménager ) avec une préface de Jorge Semprun, édité par Les éditions de l Atelier et la FNDIRP, 2001.

Cet ouvrage, il faut le signaler, contient des illustrations fort intéressantes. Je cite l analyse qui est faite de ce livre dans " la Lettre de la fondation de la Résistance " :

"  En réunissant dans un même livre une cinquantaine de poèmes de déportés, cet ouvrage propose une autre porte d entrée pour tenter de comprendre l expérience en partie indicible des camps. Ces poèmes écrits sur le vif "  pour survivre " sont des cris d effroi, de résistance, d espérance. Ils expriment le paroxysme de la condition humaine et montrent que même placés dans des situations extrêmes, des hommes et des femmes ont revendiqué leur dignité d être. Les poèmes sont ordonnés chronologiquement de façon à suivre l itinéraire du déporté... ".

Les poèmes de cet ouvrage sont issus de "  Ces voix toujours présentes, l anthologie de la poésie européenne concentrationnaire ", publiée en 1995 par la FNDIRP.

"  La barbarie ordinaire - Music à Dachau " présenté par Jean Clair, édité dans la collection blanche de chez Gallimard, 2001.

Je cite le prière d insérer de l éditeur, écrit par Jean Clair :

"  En septembre 1944, le peintre Zoran Music est déporté à Dachau. Il y réalise, au risque de sa vie, une centaine de dessins décrivant ce qu il voit : les scènes de pendaison, les fours crématoires, les cadavres empilés par dizaines, c est-à-dire l indescriptible.

La question que pose ce livre est la suivante : que pouvait alors la mémoire contre la mort, l art contre l indicible dans le quotidien de la vie des camps ? Que peut-elle aujourd hui dans une modernité qui semble souscrire au nomos de la vie concentrationnaire même ? "

Voilà le problème admirablement bien posé quelle que soit l Suvre étudiée pour ce concours.

Signalons encore que des écrits d auteurs ayant un lien avec notre région peuvent se révéler très riches. Je citerai seulement :

"  A l ombre de la croix gammée " de Robert Masset, publié après la Libération. On doit pouvoir le trouver dans certaines bibliothèques ; à la Médiathèque de Châteauroux.

Robert Masset fut résistant dans notre département, arrêté, déporté ; il a témoigné.

N oublions pas que l esprit du Concours national de la Résistance nous propose à chaque fois de nous rapprocher des ressources locales.

A ce propos le petit ouvrage statistique remarquablement réalisé par Claude Dugénit reste la référence incontournable pour qui veut connaître les effets de la Déportation dans l Indre. Claude Dugénit, lui-même ancien déporté fait partie de la FNDIRP.

Les Combattants Volontaires de la Résistance pourront peut-être vous faire découvrir un ensemble de dessins remarquables réalisés dans le camp de Ravensbrück par une ancienne résistante parisienne, membre de leur association, Madame Violette Rougier-Lecoq.

Il faut s adresser à Monsieur Marcel Richard, Président des C.V.R., 6 rue Charlier 36000 - Châteauroux.

Enfin, vous pouvez maintenant commander sur le site internet du musée de la Résistance de Champigny ( http://www.musee-resistance.com/concours/ ) le dossier spécial consacré au thème de cette année. C est un dossier de 32 pages, complété par un cédérom contenant des illustrations sur 14 thèmes de création mais aussi consacré aux peintres Boris Taslitzky et David Olère ainsi qu à la révolte des Sonderkommando de Birkenau.

Le dossier est structuré en 3 parties :

- un texte d introduction sur le rôle de la culture et de la création artistique dans les camps et sur celui de la transmission de la mémoire de la Déportation depuis la libération des camps ;

- 14 thèmes d études sur 14 créations artistiques ou littéraires ;

- 1 fiche pédagogique intitulée " Connaître la Déportation par le document littéraire et artistique. " Cette fiche explicite la méthodologie de recherche, de questionnement et d analyse à produire par l élève sur ce type particulier de documents.

Ce dossier et son cédérom peuvent être commandés au prix de 14 euros ( 91,83F )par voie postale au : Musée de la Résistance Nationale, Parc Vercors, 88 avenue Max Dormoy

94501 Champigny-sur-Marne. 01 48 81 33 36

Vous pouvez aussi me contacter pour que je vous expédie des bons de commande :

02 54 47 41 98

Je donne aussi l adresse de la FNDIRP ( Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants Patriotes : 10 rue Leroux, 75116 PARIS 01 44 17 38 28

Sur le plan local, n oubliez pas de contacter les anciens résistants et/ou déportés à l Union Départementale des anciens Résistants :

M. Jean Grazon 1ter boulevard Blaise Pascal 36000 Châteauroux. 02 54 27 24 62

Bonnes recherches ! !