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Notes

(1) Cf. les cartes édifiantes des régions françaises libérées les 28 août et 8 septembre 1944 présentées par Michel Jouanneau dans La fin des illusions. La capitulation de la colonne Elster, Châteauroux, Badel, 1984, p. 32 et 97.

(2) Stationnant au Blanc, à la Châtre et à Aigurande, la résistance locale maintint cependant sa mainmise sur le sud de l'Indre.

(3) Robert Monestier, alias « Beaudin », est né le 18/07/1910 à Bourg-Saint-Bernard (Haute-Garonne) dans une famille anticléricale et radicale. Il adhère à la S.F.I.O. au début de 1936 et devient secrétaire de la section socialiste de Bourg-Saint-Bernard. Employé à l'office du blé en Haute-Garonne, il retrouve une place analogue en septembre 1941 à Clermont-Ferrand puis à Châteauroux. Déjà en contact avec les fondateurs de Libération à Toulouse dès 1941, il anime ce mouvement dans l'Indre en 1942, dirige les M.U.R. en 1943 et devient président du C.D.L. de l'Indre en 1944. Il dirige alors le quotidien La Marseillaise du Berry. L'organe officiel du C.D.L. de l'Indre passe peu à peu sous le contrôle du Parti Communiste. Ayant adopté une position intermédiaire entre la S.F.I.O. et le P.C.F., Robert Monestier est écarté de la direction du journal en septembre 1950. En juin 1951, il est candidat aux élections législatives dans l'Indre mais sa liste du « Front uni ouvrier et paysan » ne recueille que 1 416 voix.

(4) « Henriet » est le pseudonyme de Georges Joseph, né le 4/10/1896 à Paris. Représentant de commerce puis journaliste, il devient membre du P.C.F. dès sa fondation et milite dans la région parisienne avec sa compagne Alice Brisset. Président du Front National dans l'Indre à la Libération, il est également vice-président du C.D.L. et lance La Marseillaise du Berry avec Robert Monestier. Dès 1945, il regagne Paris pour devenir secrétaire général du F.N. et diriger le journal du même nom avant de terminer sa carrière comme rédacteur à L'Humanité.

(5) Concernant Aimé Esmelin alias « Soulié », cf. tome 1, note 71, p. 111.

(6) Né le 27/05/1890 à Issoudun dans une famille modeste, André Parpais entre à l'École normale de Châteauroux et devient instituteur. Blessé et fait prisonnier pendant la Grande Guerre, il adhère à la S.F.I.O. en 1922. Grâce à ses talents d'orateur et d'organisateur, il se maintient au poste de secrétaire de la fédération départementale de 1928 jusqu'à son décès. Devenu professeur de cours complémentaire à Châteauroux dans les années trente, il participe activement aux campagnes antifascistes et pacifistes et manifeste une sensibilité paul-fauriste. Il est mis à la retraite par le gouvernement de Vichy, apporte alors son aide à Max Hymans et aux activités du S.O.E. dans l'Indre. En 1942, il s'installe à Pouillé, assure le secrétariat du syndicat clandestin des instituteurs du Loir-et-Cher en 1943 et accepte d'appartenir au C.D.L. de l'Indre en avril 1944. Sous le pseudonyme de « Baulu », il assiste à toutes les réunions politiques de la résistance durant l'été 1944. Défait aux élections cantonales en 1934 (à Levroux face à d'Ornano) et en 1937 (à Buzançais), il est élu conseiller général d'Issoudun-sud à la fin du mois de septembre 1945. En mai, il avait lancé le journal Le Ralliement, organe de la Fédération socialiste de l'Indre, lequel devient Le Populaire de l'Indre en février 1946, mais cet hebdomadaire doit cesser sa parution en novembre. En effet, député aux deux assemblées constituantes (élues en octobre 1945 et juin 1946), André Parpais perd son siège en novembre 1946 et meurt épuisé en février 1947.

(7) Concernant Louis Appert, cf. tome 1, note 50, p. 107.

(8) Remplaçant les préfets régionaux créés par le gouvernement de Vichy en 1941, les commissaires de la République sont nommés par de Gaulle et le G.P.R.F. En raison de l'affaiblissement du pouvoir central durant l'été 1944, ils bénéficient d'une délégation de pouvoirs très étendue. Ils sont chargés de restaurer la légalité républicaine et d'asseoir l'autorité du nouveau gouvernement dans les régions.

(9) Né à Paris le 6/07/1889, André Jacquemart était préfet de l'Indre. Titulaire du baccalauréat et mobilisé durant toute la Grande Guerre, il avait gravi rapidement tous les échelons de l'administration territoriale : commis, rédacteur, attaché de cabinet, chef de cabinet, sous-préfet, secrétaire général. De juin à octobre 1940, il administre la Mayenne occupée, est nommé secrétaire général des Alpes-Maritimes pendant quelques semaines avant de devenir préfet de la Corrèze de février à juin 1941. À partir du 6 août 1941, il dirige le département de l'Indre jusqu'au 20 août 1944 où, déjà malade, il est arrêté par la police F.F.I. à la préfecture de Châteauroux. Rapidement libéré et suspendu officiellement de ses fonctions, il meurt en février 1945.

Émile Daumain, né le 23/07/1881, termine sa carrière professionnelle comme intendant militaire et prend sa retraite dans l'Indre. En juillet 1942, il remplace Louis Deschizeaux à la mairie de Châteauroux. « Modéré » soutenant le gouvernement de Vichy mais aussi germanophobe, il est nommé membre du conseil départemental (1942-1944). En août 1944, il est arrêté par la police F.F.I., emmené à Pouligny-Notre-Dame, puis interné à la caserne Bordessoulle avant d'être transféré en résidence surveillée à Buzançais le 30 septembre 1944. En avril-mai 1945, il est élu conseiller municipal de Buzançais mais son élection est invalidée.

René Rey est né le 13/01/1910 à Varades (Loire-Atlantique). De 1938 à 1944, pratiquement sans interruption, il dirige le commissariat de Châteauroux. Promu sur place, ce commissaire principal a plusieurs dizaines d'hommes sous ses ordres à la fin de l'Occupation. Le 20 août 1944, il est arrêté par la police F.F.I. et reste interné durant de longs mois. Les nouvelles autorités administratives et judiciaires lui reprochent le zèle déployé dans la poursuite des résistants durant les années noires.

(10) Né le 10/09/1906, « Julien » Descartes exerçait le métier d'employé de banque à Châteauroux. Sympathisant anarchiste dans les années trente, il adhère au P.C.F. sous l'Occupation et représente ce parti à la fondation du C.D.L. de l'Indre en avril 1944. Le 30 mai, il est arrêté par la Gestapo, torturé et conduit à la prison de Limoges. Il sort de cette dernière, soit en juillet avec Roger Morève, soit en août quand la ville est libérée par la résistance. Il rejoint alors le C.D.L. de l'Indre et appartient à la commission de sécurité (ou d'épuration) jusqu'en janvier 1945. Il est conseiller municipal de Châteauroux de 1947 à 1953.

Concernant Roger Morève et Robert Jallet, cf. notes 27 et 23, p. 107.

(11) En réalité, l'épuration administrative et judiciaire ne fonctionnera pas selon les modalités exposées dans cet article, le C.D.L. et les organisations de résistance jouant un rôle de plus en plus limité dans la répression de la collaboration.

(12) Les conseils municipaux des villes de plus de 10 000 habitants avaient été nommés par le ministre de l'Intérieur sur proposition des préfets en application de la loi du 16 novembre 1940. En avril 1941, l'ex-député S.F.I.O. François Chasseigne était ainsi désigné comme maire d'Issoudun par le gouvernement de Vichy.

(13) Le comité de libération d'Issoudun avait été formé à la fin du mois de juillet 1944 dans la clandestinité.

(14) Apporté par le sous-préfet d'Issoudun Pierre de Monneron, ce drapeau tricolore à croix de Lorraine était celui que des jeunes gens avaient tenté de hisser au sommet du mât de la place des Marchés dans la nuit du 10 au 11 novembre 1943. Ils avaient été arrêtés en flagrant délit par la police locale.

(15) Il s'agit de Jean-Marie Peyroutet, lieutenant puis capitaine dans l'A.S., responsable du secteur d'Issoudun au sein du G.I.E.

(16) Né le 10/11/1891 à Issoudun, René Caillaud était officiellement 1er adjoint au maire. En réalité, il faisait fonction de premier magistrat de la cité en raison des absences répétées de François Chasseigne occupé par ses fontions gouvernementales à Vichy ou à Paris. Propagandiste du P.S.F. avant la guerre, Caillaud est battu aux premières élections municipales d'avril-mai 1945, mais il intègre le conseil municipal dès 1947 et conquiert la mairie pour vingt-deux ans de 1949 à 1971. Se présentant tout d'abord avec l'étiquette d'indépendant soutenu par le R.P.F., il se réclame bientôt du radicalisme. À l'âge de 80 ans, il se représente une dernière fois en 1971 mais n'est pas élu malgré la constitution, au second tour, d'une liste d'union avec le socialiste André Laignel.

(17) Militaire de carrière, le capitaine Gautier était membre de l'O.R.A. sous les ordres du colonel Bertrand alias « Benoît ».

(18) Seize personnes furent arrêtées durablement.

(19) Blanche Verquin avait été condamnée pour dénonciation à l'ennemi, Christian Neyret pour appartenance à la Milice du Cher. Le président du C.D.L. Robert Monestier expliquait en mars 1973 : « Dans les instructions qui venaient de Lyon, nous avons reçu maintes circulaires [intitulées] "Mesures à prendre à la Libération". Certaines étaient très précises : "Dès que possible, mise hors d'état de nuire des collaborateurs ; garder ceux que nous pouvons et exécuter les plus dangereux." Nous avons répercuté ces instructions sur les C.L.L.» (cf. Michel Jouanneau, Mémoire d'une époque, Indre 1940-1944, Histoire de l'Occupation et de la Libération, tome 1 : juin 1940-juin 1944, Châteauroux, 1995, p. 260.)

(20) La famille Gaignault possédait une imprimerie et dirigeait la publication du bi-hebdomadaire conservateur L'Echo des Marchés du Centre (fondé en 1829).

(21) Voici la liste des membres du C.L.L. d'Issoudun : Lucien Bart, directeur d'agence bancaire, président ; Maurice Beaufrère, fondé de pouvoir à la perception, vice-président ; Lucien Bonnargent, agent S.N.C.F., vice-président ; Léon Cligman, industriel, secrétaire ; Jean Audoux, pâtissier ; Pierre Bougault, pharmacien ; René Cassan, inspecteur des contributions indirectes ; Maurice Chabot, contrôleur du ravitaillement ; Emile Chertier, coupeur au plot ; M. Clostre, magistrat ; André Debacker, architecte de la ville ; Marcel Gounin, confectionneur ; Jean Joly, négociant en vins et liquoriste ; M. Lescat, directeur des Postes ; Pierre de Monneron, sous-préfet d'Issoudun ; Mamers Pellé, fondeur ; Jean-Marie Peyroutet alias capitaine « Jimane » ; Emile Sebot, ouvrier mégissier.

(22) Il s'agit de l'explosion survenue à la caserne Bordessoulle.

(23) Il est à noter que l'O.R.A. n'est pas citée par l'auteur de l'article parmi les formations composant les F.F.I. de l'Indre. Apparue tardivement dans le département, l'organisation de la résistance de l'armée était pourtant bel et bien présente mais ses relations avec l'A.S. et surtout avec les F.T.P. étaient tendues.

(24) Concernant Pierre Ludmann, cf. p. 151.

(25) Le 8e régiment de cuirassiers et le 17e bataillon de chasseurs à pied avaient résidé dans l'Indre avant l'invasion de la zone libre et la dissolution de l'armée d'armistice. En septembre 1944, ces unités appartiennent à la brigade Charles Martel et ont été reformées sous le commandement d'officiers d'active membres de l'O.R.A. Elles comprennent des militaires en congé d'armistice mais aussi de jeunes réfractaires et quelques compagnies de l'A.S.

(26) Né en 1897, Noël Octave Cornet est un ancien instituteur devenu expert-comptable à Châteauroux. Ancien-combattant de la Grande Guerre et capitaine en 1939-1940, il est titulaire de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre 1914-1918. À la fin des années trente, il est à la tête du P.S.F. dans le département de l'Indre. En avril 1941, il accepte de devenir premier adjoint au maire de Châteauroux aux côtés de son adversaire politique, Louis Deschizeaux. Cependant, en juin 1942, il anime la fronde municipale qui oblige le« beau Louis » à démissionner. Le 23 août 1944, il se présente devant le colonel Chomel pour être incorporé dans une formation F.F.I. mais il est arrêté le lendemain par la police F.F.I. et n'est libéré qu'au bout de quelques semaines.

(27) Maurice Duquesne, né le 13/03/1892, exerçait le métier de tailleur à Châteauroux. En 1935, il est élu conseiller municipal et quatrième adjoint sur la liste de Louis Deschizeaux et il est maintenu dans ses fonctions sous Vichy comme deuxième adjoint au maire.

(28) Depuis 1942, M. Fiaud était le secrétaire général de la mairie de Châteauroux après avoir occupé le poste d'adjoint depuis le milieu des années trente.

(29) Les délégués de la Croix-Rouge étaient M. Lefèvre et M. Xavier Bourrut-Lacouture, tous les deux membres du comité de Châteauroux.

(30) Guillaume d'Ornano, né le 25/06/1894 à Tours et licencié en droit, était directeur commercial de la société Lancôme. Républicain de gauche, il est maire de Moulins-sur-Céphons de 1925 à 1944. À deux reprises, en 1928 et 1932, il est un candidat malheureux à la députation face à Max Hymans. Cependant, il est élu conseiller général du canton de Levroux en 1928 et conserve son mandat en 1934. Nettement anti-Front Populaire mais intéressé par les questions sociales, il soutient le gouvernement de Vichy, est nommé membre de la commission administrative (1940-1942) puis conseiller départemental de l'Indre (1942-1944). Au début du mois de septembre 1944, il incite le général Elster à se rendre alors que ce dernier fait étape dans sa propriété. Poursuivi en octobre pour atteinte à la sûreté de l'Etat, il prend la fuite et, en avril 1945, la cour de justice de Châteauroux le condamne par contumace à dix ans de travaux forcés et à l'indignité nationale à vie. Quelques années après, un arrêt de la Cour de cassation renvoie la procédure devant le tribunal militaire de la 1re région militaire à Paris, lequel semble avoir prononcé un acquittement. Dans les années cinquante, Guillaume d'Ornano est décoré de la Légion d'honneur à titre militaire.

(31) Le président du comité de libération de Châteauroux est « Roland I », à savoir François Lamousse, responsable du P.C.F. dans l'Indre et la Creuse en 1943-1944 (cf. tome 1, p. 107, note 49). En septembre 1944, il occupe pendant quelques semaines les fonctions de maire du chef-lieu de département.

(32) À la veille de la guerre, Fernand Nadalon, alias « Nordin », était instituteur dans la Haute-Vienne. Ce militant de gauche était secrétaire départemental du syndicat des instituteurs. En septembre 1940, il est déplacé d'office par les autorités de Vichy. Il arrive dans l'Indre en avril 1941 et exerce son métier d'enseignant à Néons-sur-Creuse, puis à Lurais non loin de Le Blanc. En 1942, il appartient au mouvement « Franc-Tireur  » de la Haute-Vienne, mais il a également formé un groupe d'une dizaine d'hommes dans l'ouest de l'Indre. En janvier 1943, Nadalon entre dans le bureau directeur des M.U.R. de l'Indre et assure notamment la diffusion du journal Franc-Tireur. Il quitte alors l'enseignement pour se consacrer à son activité résistante et devient membre du C.D.L. de l'Indre dès sa constitution au printemps 1944. Ce dirigeant politique de la résistance est présent lors de l'exécution de l'ex-député Albert Chichery. Après avoir appartenu à la commission chargée de la propagande, il démissionne du C.D.L. en mars 1945 et regagne la Haute-Vienne où il exerce les fonctions de rédacteur au sein du journal communiste L'Echo du Centre - La Marseillaise.

(33) Le sous-préfet du Blanc Christian Delaballe donne une version différente des événements :

« Le 30 août [...], l'ancien secrétaire général de la préfecture, M. Brac, qui avait été mis sur la touche comme tous les fonctionaires d'autorité de l'administration de Vichy, était encore à Châteauroux. On est trop heureux de le trouver et qu'il accepte de reprendre du service [...]. La reconnaissance que la population lui témoignera, la conduite exemplaire de ce fonctionnaire sur la brèche pendant plus d'une semaine, couvrant ses administrés [...], fera de Brac, quand le danger sera passé, une sorte de héros local. Il ne pouvait plus être question de le remettre sur la touche. Le préfet à son retour le comprendra qui le confirma comme secrétaire général et lui fit donner la Légion d'honneur. »

(Archives Nationales 72 AG 134.)