Introduction au travail de recherche de l'Aspharesd
Préface des tome I et tome II de :
L'Indre de la débâcle à la Libération
(ouvrages publiés en 1995 et 1996 par l'Aspharesd, n° 11 et n° 12)
Alain Giévis
À sa façon, l’ASPHARESD a tenu à participer à la
commémoration du cinquantième anniversaire de la Libération. Association
de sauvegarde du patrimoine, nous avons pensé qu’il était de notre devoir
de privilégier toutes les formes de la mémoire de cette époque sombre.
Cela pour deux raisons qui nous ont semblé majeures.
Le temps inéluctablement, hélas, rend friable le passé glorieux des
anciens résistants, aussi avons-nous jugé de notre devoir de pérenniser,
autant que faire se peut, tout ce qui permettra de conserver, dans l’avenir, le souvenir
de l’action de ceux qui luttèrent contre l’occupant. L’ASPHARESD a ainsi enregistré
et filmé d’anciens résistants qui ont pu, de cette façon, livré
leur témoignage. Mais, de nombreux documents écrits existent ; souvent
mal connus, voire inconnus, nous avons cru utile de tout mettre en œuvre pour que
ces textes soient publiés. Là intervient la deuxième raison majeure
qui a motivé l’ASPHARESD : préparer le terrain des futurs historiens.
Effectivement, la recherche historique de demain ne pourra plus interroger les témoins
survivants, nous-mêmes, nous ne serons plus là pour rectifier, infirmer,
controuver certains écrits. Certes, et c’est le propre de l’histoire, les analyses
des futurs historiens seront peut-être différentes, mais à tout le
moins, elles devront prendre appui sur un corpus de documents vérifiés,
authentifiés. Aucun document n’est superflu, même celui qui peut sembler
aujourd’hui totalement anodin peut très bien à la lueur de nouvelles interrogations
prendre une importance capitale.
Fort de ces principes, l’ASPHARESD a donc souhaité publier un maximum de documents
dont la plupart étaient inédits. Pour des raisons financières évidentes,
il a fallu opérer des choix, souvent bien difficiles.
Ainsi se posait la question de la maquette de cette revue ; devions-nous sacrifier
des textes pour que le lecteur garde un confort visuel parfait ?
Finalement, nous avons pris le parti de privilégier la publication des textes ;
cela nous a conduit à opter pour une mise en pages sur trois colonnes et l’utilisation
d’une police de caractères étroitisée, mais néanmoins dynamique
et facilitant la lecture, à tout le moins nous l’espérons. Que le lecteur
éprouvant quelques difficultés veuille bien nous le pardonner, il comprendra
parfaitement pourquoi nous avons été amenés à effectuer ces choix.
Rappelons que l’ASPHARESD est une association faisant appel largement au bénévolat
de ses membres, et qu’elle ne peut disposer de moyens, surtout financiers, tels ceux
des grosses maisons d’éditions. C’est également pour ces mêmes raisons
que nous avons décidé de publier ces documents en deux tomes séparés.
Le prochain volume paraîtra à l’automne 1996.
Dans le deuxième tome seront traités principalement les sujets suivants
:
• la libération, le mois de juin 1944 dans le département de l’Indre,
avec de nombreux documents totalement inédits, et des témoignages nouveaux
(concernant les événements dramatiques d’Issoudun et d’Argenton-sur-Creuse)
;
• le Journal de Marche du « 2e Bataillon d’Indre-Est » ;
• la politique raciale de Vichy (antisémitisme, rafles, etc.) ;
• l’épuration après la Libération.
Vous pouvez réserver, dès maintenant, votre exemplaire auprès du secrétariat
de l’ASPHARESD (voir l’encadré à la fin de la revue).
Ainsi, au terme de ces deux volumes, nous pensons que l’ASPHARESD aura permis un
éclairage nouveau de l’une des pages les plus complexes de l’histoire de notre
Département.
Pour l’ASPHARESD
Alain Giévis
(haut de page)
Avertissement au lecteur
(haut de page)
Initialement, il était prévu de traiter plusieurs sujets dans ce deuxième
tome (la libération, l’épuration, la politique raciale de Vichy, etc.),
dans le même esprit que le tome précédent, c’est-à-dire en privilégiant
les témoignages et les documents inédits.
La recherche et le classement des différentes pièces documentaires nous
a confrontés rapidement à une abondance de textes, nous obligeant soit
à faire des coupes sombres, ou àenvisager de reporter un certain nombre
de thèmes dans un troisième tome. Pour rester fidèles ànotre
engagement – préparer le terrain des futurs historiens –, il n’était
pas envisageable de passer à la trappe des dossiers, totalement inédits,
et d’un intérêt historique évident. Nous avons donc opté pour
la deuxième solution. Les sujets, non abordés dans cet ouvrage, feront
l’objet d’un troisième tome, voire d’un quatrième, dans le cadre de cette
collection LIndre de la débâcle à la Libération, que
nous souhaiterions voir devenir une référence pour la connaissance de l’histoire
du département de l’Indre de 1940 à 1945.
L’ensemble des textes sélectionnés livre au lecteur le film des événements
qui auront marqué l’été 1944, du débarquement à la libération
de Châteauroux (lire notre avant-propos, page suivante, pour mieux comprendre
les raisons de nos choix). Période tragique, marquée par le drame d’Argenton
et celui d’Issoudun ; été cruel où les exactions, les meurtres, les
viols de l’armée allemande marquèrent pour longtemps la mémoire collective
du département de l’Indre. La collection des documents publiés, dans cet
ouvrage, ne laisse pratiquement dans l’ombre aucun aspect de cette époque particulièrement
complexe. Ce qui explique pourquoi nous avons maintenu la même présentation*
que pour le premier tome, qui, rappelons-le, comprenait 800.000 signes, soit l’équivalent
de près de 400 pages au format standard. Cette fois, l’ouvrage que nous vous
présentons eompte 1.200.000 caractères, soit 600 pages environ dans une
édition traditionnelle. Nous prions le lecteur de nous témoigner sa compréhension
; nous avons conscience d’avoir sacrifié le confort de la lecture, mais c’était
pour la bonne cause : ne pas oublier !
Alain Giévis
* Comme pour le premier tome, nous avons suivi scrupuleusement les règles
typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, normes obligées
dans le domaine de l’édition française. Les corrections des documents originaux
ne concernent que les passages franchement très peu clairs, corrections
toujours mises entre crochets ; pour faciliter la compréhension des textes,
nous avons dû parfois reponctuer ces derniers. La présentation des rapports
administratifs respecte l’usage moderne ; les documents de cette époque n’ayant
guère le sens d’un classement rigoureux, il était nécessaire de procéder
ainsi pour mieux distinguer chaque partie.